Dès sa plus tendre enfance, cette fille née de l’union d’un capitaine de navire et d’une archéologue se montra fascinée par les récits de bateaux naufragés et d’îles mystérieuses. Quand elle écoutait attentivement et des heures durant les histoires de son père, assise sur son giron, sa mère riait tout en lui disant de ne pas prendre ces légendes de marins trop au sérieux. Elle aimait d’ailleurs également feuilleter assidument les livres de sa mère, qui recelaient de tant d’impressions de villes antiques et d’épigraphes. Lors de ses vacances, elle partait souvent en mer où elle apprit à plonger, et cela ne dura pas longtemps avant qu’elle ne remonte ses premières trouvailles à la surface.

Quand Vivika était âgé d’à peine 12 ans, un grand malheur vint briser l’insouciance de son enfance : le navire de son père disparu dans des circonstances inexpliquées lors d’une mission au large de la Mer de Norvège. Toutes les recherches sont restées vaines. Depuis, elle se voue corps et âme à l’élucidation des incidents mystérieux du genre. Et la Mer de Norvège semble concentrer un grand nombre de cas, dont le naufrage du Titanic. Avec les années, elle finit par être de plus en plus convaincue que tous ces naufrages étaient en rapport avec le sujet de son histoire favorite parmi celles que contait son père : Rulantica, l’île légendaire, qui était prétendument cachée au beau milieu de la Mer de Norvège derrière un épais rideau de brouillard.
Quand elle entama ses études en archéologie, presque tous ses professeurs essayèrent de la convaincre d’abandonner sa recherche de Rulantica : après tout, ce n’était qu’une légende, et elle ferait mieux de se consacrer à des recherches plus sérieuses. Un seul de ses professeurs se montra enthousiasmé par ses cogitations : Johan Malus. Il était lui-même persuadé de l’existence de Rulantica, et s’était lancé à la recherche de l’île depuis des années. J. Malus devint le mentor de Vivika, et ils engagèrent de nouvelles recherches ensemble. C’est aussi lui qui l’intronisa en tant que membre de l’ACE.
En étudiant des documents anciens et en se basant sur des histoires transmises oralement de marin à marin, elle parvint à la conclusion que l’épave du Tre Kronor devait contenir des indices décisifs, si ce n’est la clé pour accéder à Rulantica : ce fier vaisseau avec été envoyé en mission par le Roi de Suède en l’an de grâce 1557 pour partir à la recherche de Rulantica. Il avait également disparu dans des circonstances mystérieuses. Personne n’était parvenu jusqu’à présent à localiser son épave, mais Vivika et J. Malus mirent tout en œuvre pour atteindre cet objectif.

Mais cela les mena à la dispute et finalement à la brouille. On raconte que J. Malus aurait été jaloux du succès des recherches de sa jeune et brillante élève. Néanmoins, il n’y a pour l’instant aucune preuve tangible de la découverte de l’épave par Vivika, ni d’un potentiel voyage à destination de Rulantica. Après une expédition en Mer de Norvège et plusieurs plongées dans les abysses, elle aurait déniché une corne de brume dans les profondeurs. Elle démissionna ensuite précipitamment de son poste d’archéologue résidente au Musée Krønasår, pour repartir immédiatement en expédition. Depuis, elle est portée disparue, mais la rumeur circule qu’elle aurait envoyé une dernière lettre à J. Malus, et ce depuis l’île de Rulantica, où elle aurait élu domicile et fondé une famille. Mais vu que Johan Malus a également disparu sans laisser de traces, cette supposition ne peut être ni confirmée, ni infirmée pour le moment …